« Rastaman vibration ye-ah…positive! » Les enceintes saturées par la ligne de basse d’un vieux morceau reggae, le bus roule à tombeau ouvert le long d’une étroite route côtière. À chaque village, le chauffeur klaxonne les badauds. À croire qu’il connaît les 70 000 habitants de l’île. Je descends à Scott’s Head, là où s’arrête la route. Le lendemain, j’attaque le premier des 185 km du Waitukubuli national trail, traversée Sud-Nord de la Dominique. Mon hamac comme seul bagage, je file vers l’inconnu. Deux semaines plus tard, tandis que le bateau s’éloigne de l’île les souvenirs me reviennent pêle-mêle. Le vacarme de la forêt la nuit. La rencontre avec le volcan. Les bains dans les vasques d’eau chaude après une longue journée de marche. Les criques déchiquetées de la côte atlantique et les villages de pêcheurs du versant Caraïbe. Et au dessus de toutes ces beautés, ces inconnus qui partout m’ont accueilli comme un frère. Je repars, en me sentant ici chez moi.