Regards sur la Guyane

La première fois que j’ai passé le panneau d’entrée de Cayenne, tout un tas d’images me sont venues à l’esprit. Papillon, Antécume ou une autre vie, le mythe construit au fil de mes lectures était sur le point de prendre consistance. Je suis parti sur le fleuve Maroni, à la rencontre des personnes chargées de la protection et de l’exploitation de ce morceau d’Amazonie européenne. Puis j’ai pris le coucou d’Air Guyane Express pour Saül, cet ancien camp d’orpaillage devenu un ilôt de vie au milieu de nulle part. Deux ans plus tard, j’ai remonté les deux fleuves frontières, Oyapoque et Maroni pour écouter l’histoire des gens qui vivent sur leurs bords. L’année suivante, encore, je suis venu passer un moment chez un copain de Haute-Provence installé à Saint-Laurent, puis chez un autre qui vit seul dans un abattis en pleine forêt. Avant de m’envoler la première fois pour Cayenne, on m’avait prévenu : « la Guyane, on déteste ou on tombe sous le charme ». Il me tarde d’y retourner.